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CPPPC est un blog de CRITIQUES (fragmentaire) DES PRODUITS, PRATIQUES & POLITIQUES CULTURELLES.

"Des goûts et des couleurs on ne discute pas... et pourtant on ne fait que ça !" (Nietzsche)


jeudi 21 novembre 2013

[Film] Prisoners, de Denis Villeneuve (2013)

Un bled un peu merdique des Etats-Unis composé de sortes de maisons en kit avec des planches. Ce genre de bled où des maisons vides voire aux fenêtres bouchées et des caravanes stationnant dans la rue ne dérangent pas outre mesure, où le seul lieu collectif semble être le magasin de spiritueux.

Et là néanmoins vivent des familles heureuses de la classe moyenne, pétries du bon sens, des représentations, des attentes, des pratiques, des scrupules et autres problèmes leur permettant de vivre en accord avec elles-mêmes et leur environnement culturel.

Bon, heureuses, elles ne le restent pas longtemps, puisque voilà qu'au cours d'une soirée entre deux familles, les deux petites dernières de chacune d'elles disparaissent.

Le policier est un peu étrange, du genre taiseux - d'ailleurs tout le monde a du mal à se parler, dans ce film -. Un peu comme le héros de Drive, sauf que chez un flic ça donne moyennement confiance aux familles dans sa capacité à résoudre l'affaire.

Alors dans cette ville où la vie commune ne semble pas être ce qu'il y a de plus commun, tout naturellement on s'en remet à soi-même, flic compris. En somme chacun fait comme il pense qu'il faut faire, coincé dans ses clichés. Et le père décide de mener l'enquête à sa manière, la mère sombre dans les médicaments qui abrutissent, le fils reste au milieu à ne pas trop comprendre ce qui se passe.

Prisonniers, donc, et les fillettes, mignonnes et innocentes, prisonnières pour de bon (ou laissées mortes quelque part).

S'il n'y a pas une seule lumière dans ce patelin, il y a par contre des gens bien bizarres et bien glauques qui vont entraîner tout ce petit monde dans un thriller dont personne ne sortira vraiment grandi en dehors de la justice, tout de même incarné par le flic à bout de bras et malgré lui-même, et où chacun est promis à retourner à sa prison quotidienne, tâchant de trouver le bonheur dans sa petite normalité.

Un film sombre loin des clichés américano-centrés, d'ailleurs réalisé par un québécois.

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